Cause toujours tu m'interesses.

Mon boulot était mon meilleur ami en ce moment. Nous avions toujours eu une relation particulière tous les deux, mais d'autant plus depuis trois jours. Depuis que j'avais quitté Aaron. Plusieurs fois, j'étais partie, mais jamais plus d'une nuit, rarement plus de quelques heures d'ailleurs, j'étais impulsive et j'agissais sur le moment, regrettant souvent par la suite. Mais aujourd'hui, je me disais que ma décision était la meilleure, en tout cas, la plus raisonnable. Je bossais pour oublier, mais je n'arrêtait pas de penser à Aaron, de penser à ce qu'il s'était passé, à ce que je devais faire. Jamais il ne m'avait touché avant et j'étais persuadé que jamais il ne le ferait, j'étais bien conne. On s'était souvent engueulé, mais je ne lui en avais jamais voulu comme cette fois ci et je pense que cette gifle avait sonné la fin de notre histoire. C'était du moins mon état d'esprit du moment.
Je me plongeais dans le boulot, comme à chaque fois que ça n'allait pas. Je passais mes journées ici, et je restais tard le soir. Rentré dans l'appart de mon frère pour me retrouver toute seule me déprimait, au moins ici, j'avais quelque chose à faire. Je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit, je pensais pas mal, mes filles me manquaient et pourtant ça ne faisait que jours que j'étais partie!
J'étais dans mes dossiers, dans mes pensées et ce fut d'entendre toquer à la porte qui me sortie totalement de mes pensées.

Entrez!

Je ne releva la tête que quelques seconde après que la porte se soit ouverte et refermé. Mais quand je vis la personne je sentis mon coeur se serrer. Aaron était la dernière personne que je pensais voir ici et d'ailleurs, je n'avais pas vraiment envie de le voir.

Qu'est-ce que tu veux?

Je ne pensais pas revoir mon mari de sitôt, oui parce qu'il était toujours mon mari pour le moment. Je voulais prendre quelques temps pour me poser, pour réfléchir avant de prendre une quelconque décison. Juliette avait réussi à me calmer, à me faire comprendre qu'agir impulsivement ne servirait à rien. Elle m'énerve ma fille d'être plus mature que moi. Elle n'aurait pas été la j'aurais demandé le divorce sur le champs, au risque de le regretter plus tard.
J'arrêta de taper sur mon ordinateur quand je vis Aaron en face de moi. Il voulait parler, je n'étais pas sur d'avoir grand chose à lui dire. J'entendis ses excuses, mais il avait raison, ça ne servait à rien, en tout cas, pas pour le moment, je n'étais pas dans l'optique de lui padonner, en fait, je ne savais pas dans quelle optique j'étais ^^

Tu ne me dois rien Aaron.

Non. Il avait fait ce qu'il avait voulu, maintenant il assumait, les excuses ne serviraient à rien. J'étais têtue comme femme, ce n'était pas nouveau !

J'ai du boulot.

C'était mon pretexte favoris quand je voulais esquiver quelque chose, le boulot. Mon regard croisa celle de la photo sur mon bureau. Une photo de toute la famille réunie, ce qui était rare, Aaron , moi et tous les enfants! Nerveuse, je me leva pour aller jusqu'a la fenêtre que j'ouvris avant d'allumer une cigarette. J'étais carrément passé à un paquet par jour depuis trois jours!

Il veut parler?! Non mais il se fou de moi. C'était il y a trois jours qu'il aurait du me parler au lieu de m'en mettre une. Je pouvais tout comprendre, il le savait, ça faisait 12 ans qu'on était ensemble, il pouvait me parler de tout et c'est ce que je voulais. Je n'étais pas la reine du dialogue, en général, il le faisait pour moi, mais cette fois les rôles avaient été inversés et ma seule réaction était la colère. Et quand je suis en colère, je suis une teigne, plus que je ne le voudrais.

Parce que tu parles maintenant? Tu cognes plus?

Je sais c'est salaup, mais je suis décidé à ne pas me laisser attendrir et surtout à lui faire autant de mal qu'il m'en a fait. Je le regarda dans les yeux, il avait ce regard perdu que je détestais parce que je savais qu'il était mal, mais j'étais trop têtue pour y faire cas ... ou du moins, pour lui montrer que ça me faisait du mal de le voir comme ça.

Tu sais ou tu peux te les mettres tes compliments? Mais à quoi tu joues la exactement?

Non parce que là je le suis pas! C'est pas possible, il va pas croire que c'est en me disant que je suis belle qu'il va m'amadouer. Je ne le pensais aussi calculateur, je pense qu'il est surtout perdu, mais pour le coup je le suis aussi et je ne sais aps si j'arriverais de nouveau à lui confiance un jour. Je ne veux pas passer mon temps à faire attention à ce que je dis de peur de ses réactions. de toute façon si j'ai quelques chose à balancer, je pourrais pas me retenir, je le sais!

Bon il a l'air vraiment sincère, je ne sais pas pourquoi j'en doute, je le connais, je sais qu'il doit être aussi mal que moi en ce moment, mais c'est tellement facile de venir ici et de me demander pardon. Quoi que pour Aaron qui aligne rarement plus de deux mots, c'est déjà pas mal en soit!

Y'a rien à dire.

Non, rien de plus, c'était la conclusion à laquelle moi aussi j'étais parvenue, on est au moins d'accord sur ce point! Ce n'était pas la première fois qu'on s'enguelait tous les deux, mais jamais Aaron n'avait eu un mot plus haut que l'autre envers moi ... en général c'est moi qui guelait pour deux, pas lui et je l'aimais en partit pour ça, parce qu'il ne cherchait pas à jouer les dominateurs comme la plus part des hommes que j'avais connu.

Tu me dis que tu m'aimes et je te dis que moi aussi, mais pour le moment je t'en veux beaucoup trop pour te pardonner. Tu ne t'ai pas controlé cette fois, mais qui me dit que la prochaine fois que je te dirais quelques chose qui t'énervera tu ne recommenceras pas? Je te fais plus confiance Aaron.

Je l'aimais encore sinon je ne me sentirais pas aussi mal, je n'aurais pas envie de le prendre dans mes bras. Mes sentiments étaient partagés entre l'amour et la colère, mais j'étais trop fière pour revenir vers lui maintenant.

J'avais senti sa main sur la mienne, mais je n'avais pas bougé, je me contentais d'essayer d'être le plus impassible possible, de ne rien laisser transparaitre à par la colère que je ressentais. Je lui en voulais autant que je m'en voulais. Si j'avais ma gueule une fois dans ma vie on en serait pas la, je le savais, mais c'était tellement plus facile de lui en vouloir à lui. Je n'aurais pas du le lancer sur le sujet de son père, je le savais, mais d'un autre côté, il aurait du se controler.
Je ne pouvais pas penser qu'a moi, j'avais mes filles, je ne les avais pas vu depuis trois jours. Je les avaient eu au téléphone toutes les deux, je savais qu'elles étaient chez Alana avec Aaron ... d'ailleur il allait falloir que j'aille voir ma belle soeur, elle était la meilleure pour me conseiller. Mes filles me manquait c'était horrible, mais je ne voulais pas retourner chez moi et tomber sur Aaron , pas que j'ai peur de lui, mais plutôt de moi, je ne savais pas comment je pourrais réagir.

Ce qui est fait est fait Aaron, ça ne sert plus à rien de t'en vouloir, de m'en vouloir ... j'en sais rien. Je me demande juste comment on a pu en arriver la ....

C'était un mystère. Je sentis ses lèvres sur mes mains, mais je les retira aussitôt, le fusillant du regard.

Arrête ça ! Tu ne peux pas me frapper et m'embrasser trois jours après comme si de rien n'était ... Je suis pas ton jouet Aaron !

Non mais je pense qu'il a comprit. Je suis sur la défensive, mais je ne le quitte pas des yeux et je suis sur qu'il voit que je suis aussi malheureuse que lui, je le montre simplement différement.

Je voulais simplement qu'il redevienne le Aaron que j'aimais. Le Aaron qui s'interesse à tout, qui ne passe son temps enfermé dans une chambre dans le noir ou sur son ordinateur et qui gueule dès qu'on essaie de faire rentrer la lumière dans la pièce. Je voulais le Aaron attentif, qui me calme quand je m'énerve, qui m'embrasse dans le cou quand je rentre, à qui je peux parler sans avoir de dire un mot de travers. Mon Aaron, l'homme de ma vie.

Il va me falloir du temps Aaron. T'as interêt à me prouver que tu as changé sinon je ne reviendrais pas.

J'étais catégorique, je ne savais si je rentrerais mais je savais que je ne rentrerais pas si il ne changeais pas. Il n'était pas violent, il avait dérapé, mais je ne pouvais pas être sur qu'avec un peu d'alcool il ne recommencerait pas et je ne voulais pas passer ma vie à prendre des pincettes avec lui ..; de toute façon j'en serais incapable, j'ai besoin de dire ce que je pense sinon je suis pas bien!
Mes enfants me manquaient, tous autant qu'ils étaient. Je savais que j'allais devoir parler au fille, mais je voulais surtout les protéger et ne pas salir l'image de leur père, ce n'était surtout pas mon intention, jamais je ne leur dirais pas que j'étais partie parce qu'il m'avait frappé, mais parce qu'on avait besoin d'un peu de temps pour vivre chacun de notre côté pour peut etre mieux se retrouver par la suite. Si on se séparait se serait difficile pour tous le monde et surtout pour les enfants.
Contre toute attente Aaron me prit dans ses bras, se blottissant contre moi et j'hésita un instant, surprise avant de l'entourer de mes bras. Il n'avait pas le droit de faire ça, c'était pas juste, moi je craque la et c'est pas ce que je veux!

Putain Aaron, mais c'est pas à moi de te dire quoi faire! Tu dois bien le savoir non ?! Je veux retrouver le Aaron d'avant. Le Aaron que j'aime, parce que j'aime pas celui que tu es devenu.

Oui alors je suis franche, mais il doit en avoir l'habitude maintenant, après 12 ans, je ne lui ai pas menti sur la marchandise! J'étais impulsive et très cash et si ma fille ne m'avait pas retenu j'aurais déjà demandé le divorce sur un coup de tête. Je savais que ce n'était pas la meilleure chose à faire, en tout cas pas aussi précipitamment, pas sans avoir parler à Aaron avant.
Sentir ses lèvres sur mon front me fit tout drôle, le sentir aussi doux avec moi me faisait du bien, mais je ne savais pas si je serais capable de lui pardonner aussi vite. J'en avais bavé avec mon ex et même si je savais qu'Aaron n'avait rien à voir avec lui, ça m'avait revenir de mauvais souvenirs. Je m'éloigna de lui, pour aller m'appuyer contre le mur opposé, tout en le regardant, j'avais peur de craquer si je restais dans ses bras.

J'aimerais bien prendre les petites ce week end ... enfin si ça ne te dérange pas.

Mes filles me manquaient s'était incroyable, je tournais en rond dans l'appart de mon frère, du coup, je préférais rester au boulot, au moins j'avais l'esprit occupé. Il faudrait que je passe voir Cam aussi histoire de lui parler.

J'attendais qu'il me prouve qu'il avait changé, je voulais lui faire confiance pour se reprendre, pas que pour moi, mais pour les enfants aussi. Aaron était un père merveilleux, je ne remettrais jamais ça en cause, il faisait preuve d'une patience incroyable, patience que je n'avais pas, d'une écoute et d'un amour inconditionnel. Nos enfants, tous autant qu'ils sont son notre priorité. Les plus grand sont loin d'être dupe sur ce qui c'est passé, je ne sais pas vraiment ce que leur avait dit Aaron sur ce qui c'était passé, je n'avais pas eu l'occasion de parler aux enfants à part à Alice que j'avais eu au téléphone. J'avais essayer d'éviter la question du pourquoi, mais elle était loin d'être bête, tout comme les jumeaux. Logan relativisait beaucoup plus que sa jumelle, mais je ne voulais qu'il y ait de problème entre eux et leur père. Ca ne changeait pour eux, c'était notre problème à nous.

Oui. Ca me fera du bien de les voirs. Comment ils le prennent les jumeaux?

Allumant une autre cigarette, je n'arrêtais pas en ce moment et ce n'était pas prêt d'arrêter avec toutes ses histoires. Parler des enfants étaient beaucoup plus facile que de parler de nous, en tout cas pour moi.

Nos enfants passaient avant nous, on s'était mis d'accord dès qu'on s'était rencontré. Je n'avais que Juliette à l'époque et Aaron avait Alice et les jumeaux, ont étaient d'accord sur le fait que si ils avaient besoin de nous, on passerait toujours après. Encore aujourd'hui avec deux filles de plus, c'était la même chose, on gérait comme on pouvait pour s'occuper de tout ce petit monde. Juliette et Alice ne vivait plus à la maison même si les retour au source étaient fréquent. J'aimais les avoir tous à la maison, mais c'était de plus en plus difficile.

Tu leur as tout dis? Je vais parler à Cam, je ne veux pas que ça change quelque chose entre vous.

L'équilibre des enfants étaient ce qui comptait le plus pour nous. Juliette avait été de bon conseil quand elle m'avait dit de ne pas me précipiter pour le divorce, parler avec lui me faisait du bien, plus que je ne voulais le dire, peste que je suis.

Les grands étaient loin d'être bête, ils auraient fini par comprendre tôt ou tard que je n'étais pas aprtie pour mon petit plaisir personnel, si j'avais quitté la maison avec mes affaires, c'étaient pour une bonne raison, du moins assez bonne pour moi, mais je ne voulais absolument pas que ça change les relations qu'ils pouvaient avoir avec leur père. Ils restaient leur papa attentif et amoureux de ses enfants, ce qui se passait entre nous était totalement différent et n'avait rien à voir avec eux. De toute façon mon frère m'avait dit qu'un jour il m'arriverait des bricoles à dire les choses comme je le faisais, ben voila c'est fait. Encore faudrait il que ça me fasse réfléchir, ce qui n'était pas garanti.
Mon téléphone fini par sonner, une info sur l'affaire sur laquelle je bossais. Je laissa Aaron partir avec un baiser sur la joue, je n'étais pas capable de mieux pour le moment et franchement je trouve même que c'est un grand pas pour moi. je finis par aller jusqu'a ma voiture pour retrouver mon supérieur sur les lieu d'une planque.

[Fin]