Comment un drame peut nous rapprocher.

Je faisais les cents pas dans la salle d'attente. J'étais stressée, je n'avais pas appris grand chose depuis que ma nièce était partie avec les médecins. Ils allaient l'opérer, une possible hemorragie, mais je n'en savais pas plus. J'avais appelé mon frère il y a une vingtaine de minutes. Je guettais tous les allés et retours des médecins, en espérant qu'il y en ai un qui puisse me renseigner, me rassurer sur le fait que Chelsea allait bien. Mon frère arriva en trombe, inquiet me demandant sans crier gare ou était sa fille et ce qui c'était passé.

Elle a été renversé devant le collège. Les médecins l'ont enmené au bloc, elle a peut etre une hémorragie interne. J'en sais pas plus Aaron.

J'avais envie de le prendre dans mes bras, mais je n'osa aucun geste, il m'aurait repoussé. Je me contentais de le regarder, ne sachant pas comment le rassurer, le calmer.

J'étais au boulot quand j'avais reçut le coup de fil d'Aaron. Ma fille avait eu un accident et était à l'hopital. J'avais tout quitté sans crier gare pour retrouver ma voiture et aller à l'hopital ou avait été amené Chelsea. Imaginez ma princesse toute seule à l'hopital me rendait folle, j'avais roulé comme une dingue avant de me garer plus comme je pouvais que comme je voulais, mais je m'en foutais c'était ma fille qui était la! Quand j'arriva, je trouva Aaron et Cassandre dans la salle d'attente. Mon mari était appuyé contre le mur, ça devait être grave.

Qu'est-ce qui se passe. Elle est ou ma fille?

Je les regarda à tour de rôle ... Putain y'en a un qui va me répondre la ?!

J'étais une mère poule, une vraie de vraie, j'avais toujours besoin de savoir ou était mes enfants, et me rassurer sur le fait qu'ils allaient bien. Chelsea devait être à l'école, elle ne sortais pas tant que son père ou moi n'étions pas devant l'école. Je lui avais expliqué des tas de fois tous les risques qu'il y avait si elle sortait toute seule. Aaron devait passer la prendre parce que je terminais plus tard. Pourquoi elle était sortie?! Je ne comprenais pas. Et maintenant elle était au bloc, elle allait etre opéré ... mon bébé. Je me blottis dans les bras de mon mari, entourant sa taille de mes bras.

Qu'est-ce qui c'est passé?

Je m'écarta de mon mari pour le regarder avant de regarder Cassandre, qu'est-ce qu'elle faisait la d'ailleurs? J'étais un peu perdue et le stress ne m'aidait pas à recentrer mes idées.

Je comprenais mieu. Ma fille était très sage mais ne voyant personne, elle avait du vouloir retrouver ses frères et soeurs pour rentrer avec eux. Avec Aaron, on avait toujours fait attention aux règles de sécurité, ne pas rester au bord de la route, ne pas traverser tout seul, ne pas partir avec quelqu'un qu'on ne connait pas. Tous les enfants le savaient. CHelsea avait 8 ans, elle était très éveillée, très maligne, mais surtout très dans les nuages, comme Alice, elle n'avait pas du faire attention. J'avais peur pour elle, savoir que ma fille était allongée sur une table d'opération me rendait folle. J'aurais donné tout pour prendre sa place.
Aaron me reprit dans ses bras. Il y avait longtemps qu'on avait pas été aussi proche, ce fut Cassandre qui nous expliqua qu'elle avait appelé les secours et que ma fille était consciente quand elle avait été embarquée à l'hopital.

Merci ... heureusement que vous étiez la.

Je la regarda en lui souriant, espérant que mon mari en fasse de même, elle avait aidé ma fille et je lui en était vraiment reconnaissante.

Je souris à ma belle soeur. Je n'avais rien contre elle, bien au contraire, je ne demandais qu'a l'intégrer à la famille, comme l'avais déjà fait Alana, mais je ne voulais pas non plus brusquer Aaron. J'étais sa femme, je devais le soutenir et même si je n'appuyais pas sa décision de rester éloignée de Cassandre, je la respectais. Il n'empêche qu'aujourd'hui, elle avait été la pour notre fille, il pouvait lui reconnaitre ça et un merci, ne l'aurait pas tué ... enfin, en ce moment il est limite plus borné que moi alors bon on va le laisser faire. Le temps me paraissait une éternité, j'étais assise, toujours dans les bras de mon mari, il était à bout de nerf, je le sentais et l'entendant s'énerver je le regarda avant de l'embrasser tendrement.

J'en sais rien . Reste la, je vais aller voir si je peux trouver quelqu'un.

Je vais mettre l'hopital à feu et à sang si personne ne me donne de nouvelle de ma princesse! Je l'embrassa une derniere fois avant de me lever pour aller voir ce qu'il en était, le laissant seul avec Cassandre.

Si il y avait eu un problème ils seraient venu le dire.

Essayant de le rassurer comme elle pouvait.

Je n'avais pas d'enfant. Pas que je n'en voulais pas, mais pour ça, il fallait trouver un père, si possible assez bien, mais il fallait aussi du temps, chose que je n'avais pas vraiment. J'avais voué ma vie à aider les enfants des autres, les jeunes en difficultés, ceux qui n'avaient pas eu les repères que j'avais eu la chance d'avoir, j'aimais mon boulot, mais il ne me laissais pas le temps pour avoir moi meme des enfants. Ca ne me manquait pas, je n'étais pas le genre de femme à m'inquiéter parce que mon horloge biologique allait finir par s'affoler, je vivais plutot au jour le jour!
Erika finit par partir pour chercher des nouvelles de sa fille me laissant seule avec mon frère qui semblait plus qu'angoissé. J'avais hate qu'on ai des nouvelles.

Non ... c'est rien.

J'hésita et fini par m'accroupir près de lui, prenant ses mains dans les miennes. Je ne savais pas comment il allait réagir, mais je voulais juste le soutenir, je ne lui demandais rien, juste de me laisser l'aider maintenant.

Ca va aller Aaron ..

Je n'avais pas insisté quand mon frère n'avait pas voulu me voir, j'étais arrivée dans sa vie comme ça, sans crier gare, je n'avais pas le droit de tout chambouler et voir l'état dans lequel il s'était mis m'avait rendu malade. Si il ne voulais pas me voir, j'accepterais. J'avais toujours eu du caractère, depuis petite et mes parents m'avaient toujours encouragé à me défendre et à dire ce que je pensais. Je n'étais pas le genre à me laisser faire, mais j'avais appris à prendre sur moi et a devenir patiente en travaillant avec des enfants et des adolescents.

Non Aaron. C'est la faute à l'enfoiré qui l'a renversé et qui ne s'est même pas arrêté, ça aurait pu arrriver à n'importe quel gosse, ne t'en veux pas.

C'était de la malchance tout simplement, je ne voulais pas qu'il en doute. Croiser le regard de mon frère me fit étrange, on se ressemblait énormément c'était abusé. Contre toute attente, ce fus moi qui baissa le regard intimidé, ce n'était pas mon genre pourtant. ERika fini par revenir et mon frère lui demanda aussitot des nouvelles. Je me releva pour la regarder.

Elle vient de sortir. Elle a eu une légère hémorragie, mais ils ont réussi à la colmater. Elle va passer un moment en salle de réveil. Elle a la jambe cassé et quelques hématomes mais rien qui ne pourra pas s'arranger.

Je me blotti dans les bras de mon mari, soulagé qu'elle n'ai rien de plus grave. Je finis par regarder Cassandre.

Les médecins ont dit que vous aviez fait les premiers soins .... ça l'a beaucoup aidé. Merci Cassandre vraiment.

J'étais partie parce que je ne pouvais plus rester sans rien faire. Ses putains de médecins sont tous les même, ils opèrent et vont se prendre un café, mais alors prévenir la famille que dalle! J'étais remontée comme une coucou, surtout quand j'étais inquiète. Je finis par obtenir les informations que je voulais et je revins vers mon mari. Je fus surprise de le voir en tête à tête avec sa soeur, mais vraiment contente. J'hésita avant de les interrompre, mais je savais qu'il attendait des nouvelles autant que moi alors je fila vers lui pour lui dire que sa fille allait a peut près bien! J'en profita pour me blottir dans ses bras. Ca faisait longtemps qu'on avait pas été aussi complice. Il avait fallu qu'on mettre tout à plat pour repartir sur de bonnes bases et j'en étais heureuse!

Avec plaisir!

Cassandre opina de la tête à son tour. IL avait dit LES filles! Je le regarda lui faisant comprendre que j'étais contente qu'il ait accepté de lui parler. Tout passe par le regard!

Aaron était un handicapé de la parole surtout dans ce genre de moment. Il ne savait pas parler, il ne savait pas dire ce qu'il ressentait, j'avais appris à faire avec, j'avais compris pourquoi et je respectais ça. De toute façon, son regard me disait tout, il ne pouvait pas me mentir, je le voyais. Je le connaissais par coeur et je n'avais qu'a le regarder dans les yeux pour comprendre comment il allait.
On partit en direction de la cafétéria pour prendre un café ! Un double et bien corsé ne serait pas du luxe! J'avais repris le boulot et pas en douceur, je me faisais des heures de dingue en ce moment.

D'ici une heure ou deux ... pas avant.

Je sentis sa main se poser sur mon genoux et la mienne vint se méler la sienne , lui souriant avant de l'embrasser dans le cou.

Si vous voulez rentrer allez y, on vous appelera pour vous donner des nouvelles. Vous avez déjà fait beaucoup.

J'en étais vraiment reconnaissante a ma belle soeur.